Digital Fortress. Dan Brown
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Rarement la guimauve ne se sera étalée sur autant de pages. Autant le dire tout de suite ce livre est un incroyable navet. Adolescent j’avais pourtant apprécié le Da Vinci Code et Anges et Démons mais là il faut se rendre à l’évidence : le ridicule est à son paroxysme. D’habitude je recommande les versions originales, ici il semblerait bien que les traducteurs français de Dan Brown soient, de fait, bien plus doués que lui tant la lecture de la version anglaise est plate, ennuyeuse et mièvre.
Si vous êtes encore présents au deuxième paragraphe de cet article : bravo ! Voilà donc le pitch de Digital Fortress. L’histoire prend place dans le monde merveilleux de la NSA avec des gentils super gentils, intelligents, beaux, bienveillants, souriants et puis des méchants très très méchants, grimaçants, laids de surcroît et dont le grand méchant, en plus d’être handicapé, porte la nationalité japonaise. Voilà, voilà.... On continue ? Vraiment ?
Dans ce récit, les gentils espions de la NSA s’escriment face à l’algorithme surpuissant de Tankado (le grand méchant) qu’ils tentent de casser pour le réutiliser en cheval de Troie dans le but de pouvoir espionner le monde entier avec une impunité déconcertante. Voilà ce qui constitue l’épopée de tout le récit (youpi). Susan doit décrypter ce programme pour le compte de son patron Strathmore (NSA) et David, son fiancé, doit récupérer une clef digitale en Espagne.
Tandis que Susan et ses collègues de génie mettent 360 pages à réaliser que NDAKOTA est l’anagramme de Tankado, David fait admirer son génie des langues en mettant 400 pages à récupérer un code à 1 chiffre. Les supers gentils trop zintelligents tombent dans tous les panneaux et pour ne pas user la patience du lecteur s’alternent la narration à la troisième personne, sans style, sans panache, sans éclat. Seuls le découpage agressif et le rythme entraînant sont au crédit de l’auteur.
Dan Brown nous joue également la partition du patriotisme américain où l’anarchie, les idées communistes et la vie privée incarnent le mal absolu. Il nous fait également l’apologie des malversations de la NSA avec l’argent public et tout ça avec un style... allez soyons honnête : un gros style de merde. Voilà, vous m’excuserez pour cet article aussi vulgaire que le sujet mais comment peut-on imaginer couper des arbres pour imprimer 510 pages d’un navet mijoté en un indigeste ragoût ?
« There’s a lot of good out there - but there’s also a lot of bad mixed in. Someone has to have access to all of it and separate the right from wrong. That’s our job. That’s our duty. Whether we like it or not, there is a frail gate separating democracy from anarchy. The NSA guards that gate. Hale nodded thoughtfully ‘Quis custodiet ipsos custodes ?’ »