Le Meilleur des mondes. Aldous Huxley

Publié le par Tactile

Le Meilleur des mondes est un roman d’anticipation, chef d’œuvre du genre qui prouve, presque un siècle après sa publication, le génie visionnaire d’Huxley. Dans ce monde nouveau, le bonheur est universel, obligatoire, conditionné et organisé par une sorte de conglomérat mondial très hiérarchique.

« Les primevères et les paysages, fit-il observer, ont un défaut grave : ils sont gratuits. L’amour de la nature ne fournit de travail à nulle usine. On décida d’abolir l’amour de la nature, du moins parmi les basses classes, d’abolir l’amour de la nature, mais non point la tendance à consommer du transport. »

Afin de faire tourner ce monde en apparence parfait, des classes et sous-classes de citoyens sont programmés in-utero à effectuer un certain nombre de tâches contre la garantie d’un accès illimité à la société des plaisirs. Les architectes de cette société « parfaite », ont même créé en accès libre une drogue palliant à toutes les sautes d’humeur afin de garder tout le monde heureux : le soma.

«  Bernard sorti du bureau la tête haute, plein d’orgueil triomphant, tandis qu’il claquait la porte derrière lui, à la pensée qu’il faisait front, tout seul, contre l’ordre des choses ; exalté de la conscience grisante de sa signification et de son importance personnelle. »

Dans ce monde, il n’y a pas de place pour les marginaux, la conformité absolue en sa classe est de rigueur et l’homogénéité des comportements un loi tacite que chacun se doit de respecter ou de soigner à base de soma. Bernard Marx est un alpha (classe supérieure) qui se trouve plutôt différent de ses congénères, il est sujet à des questionnements et à des humeurs qui remettent en question l’ordre établi.

« À ce moment-là, les gens étaient disposés à ce qu’on tînt en bride jusqu’à leur appétit. N’importe quoi, pourvu qu’on pût vivre tranquille. »

Huxley tourne son roman autour de l’évolution des personnages de Bernard, son ami Helmotz, sa compagne Lénina et d’un « sauvage » ramené d’une réserve : John. Leurs interrogations vont remettre en cause l’organisation sociétale qui pour atteindre un bonheur universel sacrifie tout autant de libertés.

« Il y a toujours le soma pour calmer votre colère, pour vous réconcilier avec vos ennemis, pour vous rendre patient et vous aider à supporter les ennuis. »

Cette œuvre est à lire absolument tant elle semble décrire les maux de notre société contemporaine. C’est à se demander si l’Homme est en capacité d’apprendre de son Histoire et de ses grands écrivains. Quand la fiction se heurte à la réalité : Le Meilleur des mondes.

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