La Métamorphose. Kafka

Publié le par Tactile

La Métamorphose est celle de Gregor Samsa qui se réveille transformé en cancrelat. L’histoire est posée dès les premières lignes par un Kafka qui refuse de nous donner une explication. Le grotesque de la situation de Gregor est verni d’absurde, dès lors nous sommes projetés dans une fiction philosophique où le sujet n’est plus le protagoniste mais la place de l’individu dans la société.

La famille Samsa vit à Prague et Gregor, grâce à son emploi de représentant de commerce, pourvoit aux besoins de toute la maisonnée. Sa vie n’a rien de trépidante ; ce jeune homme de 29 ans semble par tous les aspects quelqu’un d’absolument ordinaire et de sain. Quelle vision d’horreur que ce réveil dans la peau d’un répugnant insecte.

La surprise cède place au matérialisme situationnel. Si la famille reconnaît là l’un des siens et se refuse à toute tentative trop radicale, elle va tout de même séquestrer Gregor dans sa chambre et dans son nouveau corps. D’abord malhabile, il s’adapte mais la solitude et l’impossibilité de dialogue rend sa vie très pénible. Petit à petit il dépérit au fur et à mesure que les siens s’éloignent de lui. Désormais pleinement cafardisé, il est privé d’humanité. 

Kafka écrit le déclassement social, la dureté économique, la dépendance, la solitude et la mort à travers cette Métamorphose. L’individu différent face à l’indifférence des gens, se transforme-t-il d’autant plus ? Ou bien est-ce finalement l’entourage de cette personne qui change ? Au final, on s’aperçoit que la véritable Métamorphose de ce livre n’est pas celle de Gregor mais celle de sa famille.

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