Le sauveur. Jo Nesbo
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C’est sous un épais manteau de neige que s’ouvre ce roman de Nesbo qui installe son histoire à Oslo durant noël. Tandis que les junkies s’injectent l’héroïne dans les veines, l’Armée du Salut veille à ce que tout le monde ait un repas chaud ainsi qu’un toit pour affronter la rudesse des hivers nordiques. Au sein de cette organisation puissante, hiérarchique et austère, le vieux David Eckhoff cherche son successeur. Qui de Jon Karlsen ou de Rikard Nilsen prendra le poste ? C’est à cette question que l’inspecteur Harry Hole devra répondre s’il veut comprendre le meurtre de Robert Karlsen survenu en pleine rue lors d’un concert de l’Armée du Salut.
« Nos préjugés éclaircissent des affaires. Parce qu'ils ne se basent pas sur des connaissances lacunaires, mais sur des faits bruts et sur l'expérience. Dans cette pièce nous nous arrogeons ainsi le droit de discriminer tout le monde, sans notion de race, religion ou sexe. Notre seul critère, c'est que ce ne soient pas exclusivement ceux qui sont en position de faiblesse qui soient discriminés. »
Harry Hole et son équipier Halvorsen vont devoir assimiler les multiples intrications politiques et financières qui animent la direction de l’Armée du Salut. Il leur faudra aussi trouver le tueur présumé : Stankic, un croate surnommé « Le petit Sauveur » depuis ses exploits contre l’occupant serbe durant la guerre des balkans. Ce dernier est un tueur à gage ultra efficace qui s’est néanmoins trompé de cible en abattant le frère jumeau de Jon : Robert Karlsen. Ayant prit connaissance de son erreur Stankic reprend sa traque ; Harry Hole aussi. Le jeu du chat et la souris commence.
« J'ai du mal à comprendre une religion qui prône que croire en soi serait le billet d'entrée pour le ciel. Que la qualité première serait votre talent à manipuler votre bon sens afin d'accepter quelque chose que votre entendement n'arrive pas à admettre. C'est le modèle de soumission intellectuelle que les dictatures ont utilisé à travers les âges, l'idée d'une intelligence supérieure qui se passe de preuves. »
Écrit à la troisième personne et en multipliant les personnages aux noms norvégiens, Nesbo prend le parti de donner du temps à chacun de ses personnages. Du protagoniste aux figurants les plus insignifiants : tous ont droit à leur petite biographie ainsi qu’à un passage de narration. Résultat : on se perd dans ce long livre mal emballé et peu emballant ou seuls quelques passages relèvent un niveau général somme toute assez médiocre littérairement parlant. Un long polar épuisant comme un hiver nordique.
« Il avait l'air propre, et ses dents régulières étaient blanches. Et pourtant il sentait la pourriture. Et quand il écoutait, il lui semblait pouvoir entendre le crépitement de milliers de mâchoires, de chairs dévorées de l'intérieur. »