Les chiennes savantes. Virginie Despentes
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Louise est danseuse dans un peep-show. Son existence est médiocre, et absolument rien ne l’anime. Elle est comme téléguidée par une routine autant vulgaire qu’abjecte mais accepte sa condition par dépit d’une vie meilleure. En fait elle vit plutôt pas mal, à base d’argent facile et d’évasions sous drogues et alcool. Louise a décidé de ne pas choisir, de se foutre de tout et de n’avoir aucune espèce de sentiment. Puis un jour, un double meurtre se produit et son petit monde bascule.
Dans ce livre Virginie Despentes dépeint le quotidien glauque d’une danseuse plutôt olé olé. Confrontée à la violence, au sexe, aux hommes elle ne porte pourtant aucun jugement sur qui que ce soit. L’auteur écrit sans plainte, sans désespoir, ayant comme déjà touché le fond du fond et ne voyant aucun intérêt aux pleurnichements. Il y a du Dostoïevski dans ce style. Du coup ça décuple l’empathie du lecteur pour ces femmes brisées.
Très bien écrit et entraînant, il manque juste un je ne sais quoi de profondeur et de corps à cet ouvrage pourtant brillant. Despentes est trop douée pour finir académicienne !