Oona & Salinger. Frédéric Beigbeder

Publié le par Tactile

Oona & Salinger. Frédéric Beigbeder

Ceci n’est pas un livre. Ceci n’est ni un roman, ni un documentaire. Ceci est une « faction » comme l’écrit son auteur. Toujours aussi original et passionné, Beigbeder a donné quatre ans de sa vie pour nous pondre cette petite perle. Quatre années de documentation à lire, à fouiller la vie des protagonistes pour en relater et en fantasmer l’histoire.

Tout part de Jerome David Salinger, Jerry pour les intimes : l’auteur favori de Frédo. Salinger est un « novelist » et on lui doit également « The catcher in the reye » qui est apparemment un chef d’œuvre (bientôt sur ce blog en anglais). Lorsqu’il a 21 ans, Jerry va rencontrer Oona, de 6 ans sa cadette. Oona, fille de Eugene O’Neill (prix Nobel de littérature : Le long voyage vers la nuit), est une adolescente mondaine qui traîne au Stork Club de New York avec ses amies et Truman Capote. Oona possède un charme ensorcelant, une fragilité sincère et des fossettes dans lesquelles les regards se perdent.

Jerry et Oona c’est l’histoire d’un amour platonique entre deux grands cœurs écorchés. Elle : orpheline de son père si distant, lui : poète maudit et triste. 1942, Jerry part à la guerre, Oona à Hollywood. Elle y rencontre Orson Wells qui lui présente Charlie Chaplin, de 36 ans son aîné. Charlie est subjugué par la beauté de Oona et cette dernière trouve la paix dans les bras du patron de United Artists.

De son côté, Jerry rencontre Hemingway à la libération de Paris, son auteur contemporain favori. Il continue d’écrire à Oona pour critiquer son nouveau mari (Chaplin), parler de l’absurdité de la guerre et néanmoins de son sentiment d’en être un héro. A la fin du conflit, il se trouve chanceux d’être entier et vivant. Il a vu tant d’horreur et notamment les camps de la mort et se trouve très éprouvé par ce qu’il a vu (il connaîtra le PTSD des G.I.).

Je m’arrête là, j’en ai déjà bien trop dit mais j’ai peur de me mettre à effacer des paragraphes entiers. Tout ça pour vous dire que Beigbeder a fait du très bon boulot. C’est documenté et imaginé, très sensible et efficace, agréable à lire. C’est très bon, voilà tout. Après il y a parfois de petits passages où le name-droping est lassant et où la verve de l’auteur n’a pas sa place. Mais on lui pardonne, perso j’adore la tournure que prend l’œuvre littéraire de Beigbeder.

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