Jésus prend la mer. James Lee Burke

Publié le par Tactile

James Lee Burke nous propose une série de tableaux sur le sud des Etats-Unis, entre la Louisiane et le Texas en différentes époques. En décrivant les sentiments douloureux, les histoires mélancoliques et les échecs des gens simples, l’auteur touche un auditoire d’écorchés.

 

« Les Blancs étaient perchés au balcon, pour la plupart des rouleurs de mécaniques en jean fuseau et bottes pointues, et des petites nanas qui, lorsqu’elles dansaient, savaient se trémousser de façon suggestive et vous mettre l’asperge en pilotage automatique tout en ayant l’air de s’ennuyer. »

 

Recueil de nouvelles et véritable hymne à la résilience, Burke n’oublie pas La Nouvelle-Orléans saccagée par le passage de Katrina et délaissée des pouvoirs publics. Avec beaucoup de lyrisme il nous fait éprouver les couleurs des grands espaces emplis de gens que la vie n’épargne pas

 

« La Lone Star et la Jax peuvent paraître un piètre remède contre les carrières brisées et les amitiés perdues, mais il me semblait qu’en en buvant beaucoup, j’en retirerais sans doute un peu de consolation. Et c’est exactement ce que j’ai fait, avec application, pendant les six mois qui ont suivi. »

 

James Lee Burke dépeint un très beau tableau polymorphe qui se juge à la diversité de ses personnages : ouvriers du pétrole, prof VS bikers, musiciens du Rockn’Roll, ou encore gosses des années 40. Tous ont en eux la force de la mélancolie et l’abandon définitif de tout espoir.

 

« J’ai également compris que ce que l’on appelle le destin est généralement déterminé par deux ou trois décisions ordinaires qui, en apparence, ne semblent pas avoir plus d’importance que de cracher son chewing-gum à travers la grille d’une bouche d’égout. »

 

Recueil lancinant écrit sur un rythme poétique qui varie les décors riches avec des punchlines efficaces, tout ce qui fait de James Lee Burke un excellent auteur toujours aussi doué pour flatter l’œil du lecteur exigent.

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