Animal farm. George Orwell

Publié le par Tactile

Une œuvre magistrale, encore une fois visionnaire qui prouve que l’histoire est un cycle éternel et répétitif. A travers la métaphore d’Animal Farm, George Orwell nous décrit les étapes qui mènent de la révolution à la dictature. Il suffit de décortiquer le récit pour faire le parallèle entre l’histoire et celle de l’Humanité. La narration, quand à elle, est simple : les animaux de la ferme de Mr Jones sont maltraités. Un vieux porc, Major, enseigne au groupe les principes de l’insurrection et de la démocratie.

 

« And remember also that in fighting against Man, we must not come to ressemble him. Even when you have conquered him, do not adopt his vices. No animal must ever live in a house, or sleep in a bed, or wear clothes, or drink alcohol, or smoke tobacco, or touch money, or engage in trade. All the habits of Man are evil. And above all, no animal must ever tyrannise over his own kind. Weak or strong, clever or simple, we are all brothers. No animal must ever kill another animal. All animals are equal. »

 

Major meurt mais son héritage est inscrit dans les consciences. Lorsque l’occasion se présente les animaux se rebellent contre Mr Jones et le chassent de sa propre ferme. Démarre alors la période de la République pleine et égale où les animaux s’auto-gèrent dans la ferme et se répartissent les tâches pour continuer à vivre. Une constitution, un hymne, un drapeau, tous les attributs d’une véritable république sont créés par les animaux sur les valeurs inculquées par Major.

 

Les cochons qui sont les animaux les plus intelligents, par soucis d’efficacité, prennent en main les opérations. Ils proposent des solutions et chaque décision est votée en groupe. Snowball et Napoléon sont deux porcs qui dominent les débats sans jamais être d’accord. Un jour, une dispute éclate entre eux et Napoléon qui a élevé des chiots en cachette lâche ses toutous devenus molosses après Snowball. S’installe la dictature et rien ne sera jamais plus comme avant.

 

« They knew that life nowadays was harsh and bare, that they were often hungry and often cold, and that they were usually working when they were not asleep. But doubtless it had been worse in the old days. They were glad to believe so. Besides, in those days they had been slaves and now they were free, and that made all the difference. »

 

Une question m’est vite venue : quand est-ce que tout a commencé à virer en dictature ? En y réfléchissant bien je dirais dès lors que les porcs, par soucis d’efficacité, ont commencé à s’octroyer un droit de commandement et donc moins de labeur physique. C’est le départ des ennuis. Dès lors que les principes fondamentaux d’une démocratie sont mis à mal, tout s’éffondre et conduit inéluctablement aux régimes autoritaires.

 

« The seasons came and went ; the short animal lives fled by. A time came when there was no one who remembered the old days before the Rebellion, except Clover, Benjamin, Moses the raven, and a number of pigs. »

 

Autre question : quels sont les outils de la dictature ? La peur : de Mr Jones, de la répression, de la violence, de la famine, des ennemis extérieurs, des humains,... Il y a aussi tout ce qui sert à appuyer le pouvoir de Napoléon : sa garde rapprochée de chiens sanguinaires, les chants et les portraits à sa gloire, le culte de la personne avec des exploits romancés, les résultats de production truqués de la ferme, le changement discret de constitution, la propagande généralisée dans le « Napoléon a toujours raison »... Tout ça est uniquement possible dans une ferme où les animaux sont bêtes (sic), les moutons qui sont la masse se laissent mener par le bout du nez, les chevaux de traie sont les Stakhanov du régime et le reste suit sans pouvoir s’exprimer.

 

« ALL ANIMALS ARE EQUAL BUT SOME ANIMALS ARE MORE EQUAL THAN OTHERS »

 

George Orwell réussit dans cette fiction à parler du passé, du présent et de l’avenir de nos réalités. Il est pour moi un contemporain car ses œuvres s’inspirent de ce que l’on a vécut, vit, vivra. Ce livre est toujours d’actualité, malheureusement, mais les moutons sont bien trop nombreux et illettrés comme toujours.

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