Les ennemis de la vie ordinaire. Héléna Marienské

Un livre tout simplement déroutant et entraînant qui ne m’a pas donné le loisir de noter mes habituelles citations. Ca n’est pas que le style ne s’y prête pas, bien au contraire, c’est juste que je n’ai pas eut le temps, préférant tourner les pages voracement au lieu d’annoter ce bouquin déraisonnable.
Déraisonnable oui, car Héléna Marienské y traite d’addictions ; de polyaddications en fait. L’intensité du récit s’épaissit comme une grande trace de cécé qu’il convient de s’enfiler d’une traite. La tension et le rythme de l’histoire montent progressivement, au fur et à mesure que les personnages prennent corps et que l’empathie gagne le lecteur.
Il n’y a pas de narrateur en titre, chacun a sa part à raconter, chaque personnage a une égale importance que Héléna Marienské s’affaire à styliser littéralement. Tous ont pour point commun une addiction d’une sorte ou d’une autre qui les amènent jusqu’au bureau de Clarisse, la thérapeute. Cette dernière créé un groupe où différentes addictions incarnés par les personnages de ce roman, se rencontrent et échangent leurs expériences.
Il y a le joueur de casino, l’alcoolique, la camée, le cocaïnomane, l’acheteuse compulsive, l’obsédé priapique et le sportif accro à la dopamine. Chacun de ces personnage est assez unique, voire caricatural mais les addictions qui les trainent en enfer sont toutes particulièrement bien décrites.
Clarisse sent que chacun peut s’épanouir dans la catharsis via les expériences singulières des autres. Au départ, les patients sont introvertis et honteux et au fur et à mesure du récit la thérapeute sort (maladroitement) de l’équation pour donner place à un groupe : la team comme ils aiment à se nommer. Chacun est dans son combat personnel qu’il mène grâce à l’aide du groupe. Guette la polyaddiction à travers le partage d’expériences.
C’est un livre tout à fait déraisonnable, bien écrit, un peu trop caricatural mais diablement divertissant bien que traitant d’un sujet sérieux. Ca ferait une superbe comédie au cinéma et c’est un livre que je recommande sans encombre. Surtout si vous aimez le poker...