La Morale anarchiste. Pierre Kropotkine

Pierre Kropotkine que l’on surnomme le prince noir en raison de ses origines tsarines, a d’abord suivit une formation militaire rigoureuse avant de se tourner vers la géographie puis la sociologie. Ses travaux se mêlent aux courants de pensées anarchistes de Bakounine, de la Fédération Jurassienne et de l’Association Internationale des Travailleurs. Kropotkine prône la propagande par le fait et loue la solidarité comme moyen d’émancipation.
« Ne se courber devant aucune autorité, si respectée qu’elle soit ; n’accepter aucun principe, tant qu’il n’est pas établi par la raison. »
Dans cet ouvrage, Kropotkine cherche à définir le sens de l’anarchie via la morale. Selon lui il faut combattre la morale hypocrite des puissants et donc s’opposer au juge et au prêtre, les deux plus grands ennemis de l’Humanité, selon lui.
« Ces à ces époques surtout, précisément quand on le critique et le nie, que le sentiment moral fait les progrès les plus rapides ; c’est alors qu’il croît, s’élève, se raffine. »
Kropotkine redéfinit également ce que sont le bien et le mal en les rattachant à la survie de l’espèce. Il en conclue que le sentiment moral provient de l’empathie, ce qui créé de la solidarité et au final du progrès.
« Plus le principe de solidarité égalitaire est développé dans une société animale et passé à l’état d’habitude - plus elle a de chances de survivre et de sortir triomphante de la lutte contre les intempéries et contre ses ennemis. »
On pourrait croire que les principes libertaires vont à l’encontre du vivre ensemble ou de l’Égalité, pourtant c’est en traitant les autres d’égal à égal que l’on peut vivre en Anarchie, ça en est même le principe fondateur. Ensuite vient la possibilité d’agir comme bon nous semble sans donner à la société le pouvoir ni le droit de punir.
« Nous ne demandons qu’une chose, c’est à éliminer tout ce qui, dans la société actuelle, empêche le libre développement de ces deux sentiments, tout ce qui fausse notre jugement : l’État, l’Église, l’Exploitation, le juge, le prêtre, le gouvernement, l’exploiteur. »
Pour Kropotkine, rien ne doit être coercitif, les principes moraux doivent s’appliquer sans obligation, ils sont alors de simples rapports naturels entre citoyens égaux. L’anarchiste donnera un conseil tout en ajoutant : suis le si tu le trouves bon. Il ne faut pas non plus craindre les passions des hommes dans une société libre car ils n’offrent aucun danger.
« Nous reconnaissons la liberté pleine et entière de l’individu ; nous voulons la plénitude de son existence, le développement libre de toutes ses facultés. »
Cet ouvrage est riche en enseignements, il doit donner la force de s’émanciper du juge, du prêtre tout en développant l’Humanité. Ce qui m’a frappé c’est qu’être libertaire selon Kropotkine c’est avant tout être avec les autres, être solidaire. L’Anarchie devient un but et un moyen pour lutter contre l’idée de servitude et peut donc tout à fait servir le communisme.
« Lutte pour permettre à tous de vivre de cette vie riche et débordante, et sois sûr que tu trouveras dans cette lutte des joies si grandes que tu n’en trouverais pas de pareilles dans aucune autre activité. »