Too long in the bush. Len Beadell

Publié le par Tactile

Le récit que nous compte Beadell est autobiographique, il retrace l’ouverture de la Gunbarrel Highway une route mythique d’Australie (Kulgera - Carnegie). Dans les années 50 l’Australie est encore un territoire relativement vierge qu’il faut doter d’infrastructures. Rien ne relie le Western Australia à l’Uluru, le cœur rouge du pays. Qu’à cela ne tienne, Beadell et son équipe se lancent à la construction d’une piste est-ouest.

 

Huit années durant ils évolueront dans les conditions dantesques offertes par le bush australien ; recouvrant de problèmes mécaniques quotidiens, de crevaisons, de manque de matériel ou de rations. Beadell se charge de la reconnaissance du terrain, des relevés topographiques, géologiques, du choix du tracé et du bon déroulement de la mission.

 

Pour Beadell le plus gros du travail est donc la reconnaissance. Il va partir à de nombreuses reprises tout seul au volant de son 4x4 explorer le bush pour choisir le meilleur tracé. Seul au milieu de nulle part, hanté par le souvenir de premiers explorateurs et disparus de cette région (Gibson), il faut savoir tout faire : réparer son matériel, creuser, tirer, pousser, tailler, repérer les étoiles, connaître la géologie, etc... Survivre au bush : pour l’homme blanc ça n’est pas si simple.

 

Ces explorations ont eut le bon goût de mener Len Beadell vers des populations aborigènes et ces rencontres ont été de délicieuses périodes de joie et de filouteries plutôt cocasses. Le narrateur qui a du se former en médecine dentaire et généraliste se sert aussi de ses connaissances pour aider les autochtones. Grâce à leur matériel et à la notion essentielle d’entre-aide ils vont aussi ouvrir des pistes secondaires et faire des aérodromes pour établir des stations.

 

Mêlant longues périodes de solitude et joies de se retrouver, le livre creuse son sillon à mesure que le bulldozer et le rouleau compresseur dessinent la route. On se retrouve vite à Calgoorie avec le sentiment qu’une piste est bien plus qu’un bout de terre aplanit. Beadell est un véritable héro, de part son courage, son savoir, sa générosité et son humilité il donne l’impression que tout est surmontable. Avec son ton typiquement aussie, ses petits dessins humoristiques, ou ses photos affichant de larges sourires ce bouquin est un délice pour qui aime l’Australie.

 

Can’t wait to cruise the Gunbarrel !

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