Windows on the World. Frédéric Beigbeder

Beigbeder publie ici un essai en immersion dans la catastrophe des attentas du 9/11. Grâce à la fiction il tente de faire revivre minute après minute ce qu’ont pu vivre les victimes. Pour décors : le Windows of the World, le restaurant panoramique du 107° étage de la tour nord du World Trade Center. La scène se déroule de 8h30 à 10h29 l’heure où le gratte-ciel s’effondre sur ses rêves de grandeurs.
Beigbeder réussit à produire un récit crédible de ce que les gens ont pu ressentir lors de cette catastrophe et les différents états par lesquels ils sont passés : peur, espoir, attente, panique, mort. Toute fois le récit est un peu tarabiscoté avec des ellipses sur sa vie perso qu’il compare avec celle de son personnage américain. Il y a de belles envolées, des passages drôles, d’autres plus émouvants mais l’ensemble ne m’a pas vraiment plu ou séduit. C’est juste un genre différent qu’il fallait tenter.
« Le monde entier regardait l’Amérique avec envie, parce que l’on regarde toujours son futur avec envie. Mai 68 n’est pas venu de l’Est : on discutait beaucoup sur Trotski et Engels, mais l’influence la plus forte venait de l’Ouest. Je suis convaincu que Mai 68 vient des USA plus que de l’URSS. Le désir le plus fort était de foutre en l’air les vieilles conventions bourgeoises. Mai 68 ne fut pas une révolte anticapitaliste mais au contraire l’installation définitive de la société de consommation ; la grande différence entre nos parents et nous, c’est que nos parents manifestaient pour la mondialisation ! »