A Land of Two Halves. Joe Bennett

Publié le par Tactile

Joe Bennett est un anglais immigré à Christchurch/New-Zealand depuis plusieurs décennies et qui décide un jour de prendre la route autour de son pays d’adoption ; le pouce en l’air avec pour seul horizon celui de la découverte. Bénéficiant d’un certain confort de vie et montrant un âge avancé, faire du stop est d’autant plus incongru. Mais Bennett est un type simple qui se satisfait des observations que la route lui procure et qui sait se montrer patient.

« I tell him that to believe in God is not only demonstrably absurd, it is also to renounce your independence. »

Joe prend la route vers le sud est éprouve tout de suite des difficultés à sortir de la grande ville. Cela lui remémore des souvenirs de voyages en Europe lorsqu’il avait la vingtaine. Il profite de la langueur du temps pour poser des observations sur les gens et leurs comportements.

« Take any back road in these parts, and if you see another driver you casually raise the right index finger from the steering wheel. It’s an acknowledgment that you belong to the same rare species. »

Tout comme il est difficile de s’extraire des grandes villes en stop, il est de même frustrant de voir les conducteurs tendre l’index pour justifier le fait de ne pas s’arrêter. Parfois l’attente est très longue entre les lifts et l’âge de Bennett peut apparaître douteux pour la plupart des conducteurs.

« When I hear a vehicle behind me I try to discern from the rumble whether it’s a camper van or something occupied by humans. If a camper van, I keep walking and jut proffer a casual thumb, which they are welcome to consider an insult. »

L’auteur fait aussi le constat qu’il y’a plusieurs façon de voyager et en NZ, celle du camping-car guidé par un GPS et un Lonely Planet est l’une des plus répandues. Il l’exècre car ce mode voyage est avant tout superficiel, téléguidé, abscond, broyé sous une routine médiocre où l’on croise sans cesse les mêmes voyageurs qui louent la liberté et une aventure de fait copiée par de trop nombreux touristes.

« Tourists, by definition, are other people. You’re not a tourist, and nor I am. We travel, which is something altogether more worthy. Every travel book I’ve read despises tourists and I was raised to do the same. »

Bennett fait preuve de beaucoup d’autodérision dans ces observations teintées d’un humour anglais tout à fait savoureux et particulièrement fin. Il est aussi capable de s’intéresser à tout le monde et d’échanger avec des personnes d’horizons très éclectiques.

« He likes hard work but has never really taken to reading and writing. Too many people, he reckons, stay at school too long in the hope of a desk job and a fat salary while there is always real work to be done. »

Bennett est un mec simple, il aime les pubs et ses bières du soir, les rencontres réelles sans en faire des caisses. Il est le gars qui sourit sans exagérer et qui cache sa clope au creux de sa main quand une voiture passe. Au delà de ça ce sont surtout les oiseaux et les poissons qui attisent sa curiosité.

« The only thing he knows of me is that my name is Joe and that I listen. And that’s just fine by me. Repeatedly laying out one’s biographical stall to driver after driver is one of the more tedious parts of hitching. »

Tout au long du livre on perçoit un esprit aiguisé qui sans prétention aucune livre de fines assertions sur le commun des mortels, la religion, l’histoire de la NZ et les lourdeurs de la middle-class.

« Wheeled bags are for suntanned, striding pilots and holidaymakers with pumpkin paunches and regrettable shirts. »

D’un point de vue littéraire ce livre découpé en chapitres étape par étape du voyage est tout à fait banal. Quelques belles punchlines que vous retrouverez ici mais une écriture un peu monotone à la longue ponctuée par un rythme clairement ennuyeux.

« I lie on the bed and listen to it. Rain on a low roof is a primitive cocoon of comfort, an aural image that goes back to the cave. »

D’un point de vue personnel, le choix de ce livre est venu de l’écho qu’il fait avec le voyage effectué en Nouvelle-Zélande en stop et en camping sauvage. Je retrouve entre ces lignes des observations et que j’ai moi-même faites et des moments vécus assez similaires. Rien que pour ça c’était un plaisir de se replonger dans les souvenirs de ce pays grandiose.

Travel is partial. Whatever route you take means a hundred you don’t take. In the course of this trip I’ve spoken to perhaps a thousand people. That’s 99.975 per cent of the population unmet.

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