Le peuple d'en bas. Jack London

Publié le par Tactile

Cet ouvrage de London s’inscrit dans sa série d’œuvres sociales, dans la ligne du Talon de Fer ou de Martin Eden. London se plonge corps et âme dans l’East de Londres, le quartier coupe gorge de ce début de XX° siècle. Le but est d’en ressortir un témoignage qui donnera corps aux souffrances de ce peuple ; le peuple de l’abîme.

En 1902 donc, Jack se rend au cœur de la misère dans le quartier de White Chapel et se fond dans la masse des malheureux. Il troque ses vêtements contre des frusques et se trouve un logement simple où échouer en cas de coup dur. Ainsi prêt, il va pouvoir affronter les épreuves du quotidien d’un demi-million d’habitants.

Jour après jour il va écumer les endroits sordides de l’est de Londres en quête de travail, d’un toit et de nourriture. Il relate les difficultés du quotidien : travail sous payé, emploi des enfants, insalubrité, violences, manque de nourriture et de logements, pollution de l’air, absence de programmes sociaux…

London n’a pas son pareil pour donner voix à ceux que l’on n’entend pas. Ici comme ailleurs le système capitaliste broie son peuple au profit de quelques-uns et l’écart de richesses est immense. Tandis que le riche collecte sans effort, le prolétaire se meure dans la crasse à fournir sa force de travail et sa santé au service de la machine productive et du grand Empire anglais.

L’auteur s’évite tout misérabilisme ou sentimentalisme, il relate objectivement les conditions de (sur)vie de ces gens des abîmes. On se demande comment l’homme peut-il endurer autant de souffrances et l’on comprend tout l’intérêt des puissants à les garder miséreux et affairés à leur survie. C’est choquant et constater que l’humanité a si peu progressé en un siècle : révoltant !

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