« OH… ». Philippe Djian

Publié le par Tactile

Mon premier Djian. J’ai un belle édition Gallimard dans les mains et m’attaque à ce grand nom de la littérature sans attente particulière. Première surprise : la narration est au « je » et sous la plume d’une femme de cinquante ans. Ce sera elle notre guide à travers ce mois de décembre écrit d’une traite. C’est la seconde surprise de ce roman : le découpage. Djian s’affranchit du format et des chapitres ce qui rend la lecture plus addictive tout autant que perturbante. En effet, les jours s’enchaînent avec un simple retour charriot (à la ligne) sur la mise en page. Ça donne un effet presque vertigineux qui traduit une urgence d’écrire et donne le rythme, frénétique, auquel vit Michèle la narratrice.

Troisième fait perturbant et qui introduit l’histoire : un viol. Celui que vient tout juste de subir Michèle, abasourdie et peu enclin à s’attarder sur ce fait puisque son récit enchaîne immédiatement avec les contingences quotidiennes. Nous voilà quelque peu sonnés et sommés de nous plonger de suite dans les histoires de famille. Il y a Richard, l’ex-mari, Vincent le fils et sa copine Josie, Anna la meilleure amie et collègue, Irène la mère et son ami Ralf, Patrick le voisin, Robert l’amant et mari d’Anna,… Tout ce petit monde fera le sel de ce mois de décembre où tout va décidément tourner de mal en pis.

Le concept narratif de Djian est très intéressant et participe pleinement à l’appréciation de l’ouvrage qui nous immerge, avec talent, dans la peau d’une cinquantenaire très active. Le style d’écriture est très agréable et harmonieux, je regrette le manque d’emphases de passages « wao effect » qui m’auraient permis d’inclure des citations, cela reste un chouette roman.

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