La Faille. Franck Thilliez
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Dans ce nouvel opus de Thilliez on repart avec le génialissime Franck Sharko, le héros phare de l’auteur. Le commissaire compte sur une équipe au complet : sa femme Lucie Henebelle, son adjoint Nicolas Bellanger avec sa compagne Audra Spick et puis le lieutenant Pascal Robillard : la caution muscle et gratte papier de l’équipe.
Bien entendu tout commence avec la découverte d’un cadavre, celui d’une femme sur lequel on découvre des traces de liquide séminal. Le tueur est revenu sur les lieux du crime et une planque permettra de le retrouver. Son nom : Frémont. Pour le capturer, Sharko et son équipe vont essayer de le coffrer à son domicile mais il parvient à s’échapper et bouscule Audra, enceinte, qui tombe inconsciente. Lancé à sa poursuite, Franck le retrouve au bord d’une voie de chemin de fer et acculé, Frémont se jette sous le train. Projection de particules humaines, très graphique pour une entrée en matière.
L’IGPN colle une enquête sur Sharko : sa responsabilité dans le suicide présumé du criminel et dans celle de l’accident d’Audra qui n’aurait pas dû être sur place. Cette dernière est dans le coma sans possibilité de retour à la conscience ; enceinte, son fœtus se porte bien. Vincent Bellanger devra affronter sa belle-famille avec laquelle il ne s’entend pas. Lui, veut mener la grossesse à terme tandis que les parents veulent la débrancher. Des questions éthiques et sociétales sont ainsi soulevées tout au long du roman.
L’enquête de l’IGPN étant suspensive, Sharko est out. Il poursuit donc sans mandat mais avec l’aide de son équipe restée fidèle. L’analyse du corps retrouvé chez Frémont mène à une certaine Emma Dotty dont l’un des membres a été greffé sur la victime. La suite de l’enquête s’alterne entre les différents protagonistes qui nous mènent vers des hommes terrorisés revenus d’expériences de mort imminentes (EMI), les cheveux blanchis, les démons terrés derrières les pupilles. Les malheureux se feront liquider dans d’atroces circonstances les uns à la suite des autres après avoir parlé de La Faille.
Sur un rythme effréné, l’enquête part dans tous les sens. Les lieux sont glauques tandis que les thèmes traitent d’éthique médicale, de sadomasochisme, du Darknet et de la folie humaine. Les EMI et la question de l’acharnement thérapeutique autour de Audra sont les sujets centraux du livre. Thilliez nous prend aux tripes comme jamais. Ce roman est violent, insensé et questionne notre vision de la vie. On se laisse absorber par les 500 pages du polar comme dans un appétissant cauchemar où tourner la prochaine feuille est d'une exaltante douleur.