La cité sans sommeil. Ed McBain

Publié le par Tactile

lacitesanssommeil.gifMon premier Ed McBain : un grand moment. Adulé par ses confrères, ce génie du polar collectionne une cinquantaine d'ouvrages sortis sous sa plume pour une vingtaine d'adaptations au cinéma, on comprend rapidement les raisons de son succès :
- une écriture sobre, juste qui nous plonge dans l'action sans détours ;
- des collections de romans que l'on peut prendre en cours de route, comme si l'on ouvrait une porte ;
- un rythme facilement transposable au cinéma, avec ses nombreuses ellipses temporaires, ses transitions et passage de caméra
- des scènes drôles ou émouvantes sans visages ni lieux précis,...

Ed McBain ravira les lecteurs en manque de suspense puisque sans pour autant susciter de l'empathie avec les protagonistes ou sentir une tension dans l'histoire, l'appétence est là grâce à un scénario alléchant plein de rebonds et très réaliste.

La cité sans sommeil (The Big Bad City) est une enquête du 87° District, avec ses personnages clefs : Brown et Carella, inspecteurs dans la ville d'Isola (dont on peut trouver nombre de similitudes avec NY). Comme dans tout bon polar, le récit commence par un cadavre ; une bonne soeur est retrouvée dans un parc, morte. Le légiste dira plus tard qu'elle a été étranglée sans être violée, mais ce qui étonne vraiment les inspecteurs c'est le fait qu'elle avait des implants mammaires... Au fil du récit les indices s'empilent, coulent d'eux même dans la bonne direction grâce au talent sans tâche de Carella et Brown. Pour pimenter le tout, différentes histoires se croisent, dont celle de Sonny Cole qui tente de liquider Carella tout au long du bouquin ou celle de Cookie Boy, cambrioleur laissant des gateaux en guise de dédomagment. On navigue facilement d'un personnage à l'autre, du passé au présent, on a vraiment l'impression d'être derrière une caméra.

On sent la touche de McBain derrière tout ça, une écriture bien rodée très à l'aise. J'ai beaucoup aimé le déroulé (le scénario) mot que l'on peut facilement utiliser à propos de son écriture, puisque une grande liberté d'interprétation est laissée au lecteur. Par contre j'ai trouvé que l'enquête était presque trop parfaite, trop bien huilée, pas de tuiles, ni de complications, tout est propre et trop facile. Impossible non plus de s'attacher aux personnages, distants, superficiels et évoluant dans des lieux qui pourraient être transposés, adaptés (scénario). Bref, on est loin de Crumley, Bruen ou Lansdale mais dans le genre c'est imbattable : un bon film !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article