Poésies. Stéphane Mallarmé
49 poèmes étrennent un regard moderne qui a marqué les artistes du XX° siècle tels Gide ou Valéry. Des sonnets bien balancés qui m'ont plus marqué pour leurs rythmes et sons que pour leurs sens ou thèmes. Une poésie nouvelle et de haut vol, difficile à saisir puisque perturbante, tournée vers le verbe avec une synthaxe qui s'affranchit des codes classiques.
Lire ce recueil avec un dictionnaire s'avère être pertinent tant le vocabulaire est rare mais ce serait perdre toute spontanéité dans la lecture que de s'arrêter à chaque mot, il faut passer outre et se laisser emporter par les couleurs, la touche, la matière (univers pictural). À propos des thèmes on retrouve la quête du Beau, les antagonismes entre Bien et Mal, bref, rien de nouveau de ce côté là. S'il y avait un passage à retenir, un passage dont j'aimerais me souvenir ce serait celui-ci, extrait d'Hommage :
"Toute l’âme résumée
Quand lente nous l’expirons
Dans plusieurs ronds de fumée
Abolis en autres ronds
Atteste quelque cigare
Brûlant savamment pour peu
Que la cendre se sépare
De son clair baiser de feu
Ainsi le chœur des romances
À la lèvre vole-t-il
Exclus-en si tu commences
Le réel parce que vil
Le sens trop précis rature
Ta vague littérature."
Cette respiration qui m'use me donne l'inspiration qui m'amuse.