Jolie Blon’s Bounce. James Lee Burke

Publié le par Tactile

Une enquête signée Dave Robicheaux, le flic préféré de James Lee Burke qui nous emporte dans les paysages magistraux de la Louisiane, entre les marais et les champs de canne à sucre, dans les lumières violettes des soirées bigarrées.

« It filtered through Spanish moss and bamboo and philodendron that dripped with beads of moisture as big as marbles, so that even in the midst of summer the morning came to those who lived here with a blue softness that daily told them the earth was a grand place, its design vouchsafed in heaven and not to be questioned. »

 

Qui dit enquête dit meurtre, en l’occurrence celui d’Amanda Boudreau suivit de celui de Linda Zeroski. Sur fond de tension raciale et de violences misogynes Dave et sa partenaire Helen Soileau doivent réassembler les pièces d’un puzzle où Tee Bobby Hulin, coupable désigné, semble tenir un rôle moins évident que celui qu’on voudrait lui prêter.

 

« We heard a woman moan, then her voice mount in volume and intensity. We stared openmouthed as we saw the woman’s top half arch backward, her naked breasts lit by the glow from a picnic pavilion, her mouth wide with orgasm. »

 

Beaucoup de personnages et d’histoires parallèles entremêlent le récit et Dave n’est pas toujours le narrateur des chapitres que l’on lit. Une de ces figures adjacentes se nomme Légion Guidry et il est, selon moi, le personnage le plus intéressant du récit : un ancien contremaître des plantations de canne du temps de l’esclavage, violeur violent et complètement flippant.

 

« I could see his face clearly now, the hair combed back like black pitch, the narrow white face with vertical lines in it, the eyes that could look upon a child as the source of his rage against the universe. » 

 

En Louisiane les relents d’esclavagisme n’appartiennent pas qu’au passé. James Lee Burke donne à son récit la tension raciale inhérente à cette partie du pays. Il mêle habilement l’Histoire à son histoire à travers la famille LaSalle, propriétaires terriens esclavagistes ainsi que les nègres exploités : Ladice Hulin et ses descendants : Tee Bobby et Rosebud.

 

« The sunrise in the morning was pink and misty, like the colors and textures inside a morphine dream, and through the window at Iberia. General I could see palm trees and oaks hung with moss along the Old Spanish Trail and a white crane lifting on extended wings off the surface of the bayou. »

 

Dave Robicheaux est un homme au passé trouble, passablement marqué par la guerre du Vietnam et les traumas qui l’ont poussé à abuser de drogues et d’alcool. Désormais rangé et bon père de famille, il est néanmoins capable d’exploser de haine jusqu’à perdre le contrôle de la violence qui est tapie en lui. Une part du personnage tout à fait appréciable qui donne lui du relief.

 

« Friday night I experienced what recovering alcoholics refer to as drunk dreams, nocturnal excursions into the past that represent either a desire to get back on the dirty boogie or a fear of it. »

 

« I knew that for all of us who had been there the war would never be over and the real enemy was not Jimmy Sty but a violent creature who rose with me in the morning and lived quietly inside my skin, waiting for the proper moment to vent his rage upon the world. »

 

L’enquête traîne en longueur, des personnages secondaires prennent, au fil du récit, une importance remarquée. Il y a Clete Purcel, l’ami de Dave qui court après les femmes que lui laisse Perry LaSalle. Il y a Joe Zeroski, le mafieux, Sarah Shanahan la procureure ou encore Marvin Oates le vendeur de bible complètement déconnecté de la réalité.

 

« You make no decisions for yourself. You are strip-searched by a bored turnkey who fits on polyethylene gloves before he pries your buttocks apart, then fingerprinted, photographed, given a cleansing cream and a dirty rag to remove the ink from your hands, spoken to in a toneless voice by people who never address you as an individual or look into your face, as though eye contact would grand you a level of personal identity that you do not deserve. »

 

Au final ça donne un livre intéressant, rempli de slang qui le rend authentique mais plus compliqué à lire pour l’étranger que je suis. James Lee Burke parvient brillamment à nous transmettre une tranche d’histoire de la Louisiane et nous faire comprendre le difficile équilibre qui régit les rapport humains là bas. Ses personnages sont physiquement bien décrits mais à part Légion Guidry plutôt pauvres en termes de personnalité. Un bon livre, pas le meilleur qui ne vous fera pas perdre votre temps si vous aimes l’auteur.

Jolie Blon’s Bounce. James Lee Burke

 

Une enquête signée Dave Robicheaux, le flic préféré de James Lee Burke qui nous emporte dans les paysages magistraux de la Louisiane, entre les marais et les champs de canne à sucre, dans les lumières violettes des soirées bigarrées.

 

« It filtered through Spanish moss and bamboo and philodendron that dripped with beads of moisture as big as marbles, so that even in the midst of summer the morning came to those who lived here with a blue softness that daily told them the earth was a grand place, its design vouchsafed in heaven and not to be questioned. »

 

Qui dit enquête dit meurtre, en l’occurrence celui d’Amanda Boudreau suivit de celui de Linda Zeroski. Sur fond de tension raciale et de violences misogynes Dave et sa partenaire Helen Soileau doivent réassembler les pièces d’un puzzle où Tee Bobby Hulin, coupable désigné, semble tenir un rôle moins évident que celui qu’on voudrait lui prêter.

 

« We heard a woman moan, then her voice mount in volume and intensity. We stared openmouthed as we saw the woman’s top half arch backward, her naked breasts lit by the glow from a picnic pavilion, her mouth wide with orgasm. »

 

Beaucoup de personnages et d’histoires parallèles entremêlent le récit et Dave n’est pas toujours le narrateur des chapitres que l’on lit. Une de ces figures adjacentes se nomme Légion Guidry et il est, selon moi, le personnage le plus intéressant du récit : un ancien contremaître des plantations de canne du temps de l’esclavage, violeur violent et complètement flippant.

 

« I could see his face clearly now, the hair combed back like black pitch, the narrow white face with vertical lines in it, the eyes that could look upon a child as the source of his rage against the universe. » 

 

En Louisiane les relents d’esclavagisme n’appartiennent pas qu’au passé. James Lee Burke donne à son récit la tension raciale inhérente à cette partie du pays. Il mêle habilement l’Histoire à son histoire à travers la famille LaSalle, propriétaires terriens esclavagistes ainsi que les nègres exploités : Ladice Hulin et ses descendants : Tee Bobby et Rosebud.

 

« The sunrise in the morning was pink and misty, like the colors and textures inside a morphine dream, and through the window at Iberia. General I could see palm trees and oaks hung with moss along the Old Spanish Trail and a white crane lifting on extended wings off the surface of the bayou. »

 

Dave Robicheaux est un homme au passé trouble, passablement marqué par la guerre du Vietnam et les traumas qui l’ont poussé à abuser de drogues et d’alcool. Désormais rangé et bon père de famille, il est néanmoins capable d’exploser de haine jusqu’à perdre le contrôle de la violence qui est tapie en lui. Une part du personnage tout à fait appréciable qui donne lui du relief.

 

« Friday night I experienced what recovering alcoholics refer to as drunk dreams, nocturnal excursions into the past that represent either a desire to get back on the dirty boogie or a fear of it. »

 

« I knew that for all of us who had been there the war would never be over and the real enemy was not Jimmy Sty but a violent creature who rose with me in the morning and lived quietly inside my skin, waiting for the proper moment to vent his rage upon the world. »

 

L’enquête traîne en longueur, des personnages secondaires prennent, au fil du récit, une importance remarquée. Il y a Clete Purcel, l’ami de Dave qui court après les femmes que lui laisse Perry LaSalle. Il y a Joe Zeroski, le mafieux, Sarah Shanahan la procureure ou encore Marvin Oates le vendeur de bible complètement déconnecté de la réalité.

 

« You make no decisions for yourself. You are strip-searched by a bored turnkey who fits on polyethylene gloves before he pries your buttocks apart, then fingerprinted, photographed, given a cleansing cream and a dirty rag to remove the ink from your hands, spoken to in a toneless voice by people who never address you as an individual or look into your face, as though eye contact would grand you a level of personal identity that you do not deserve. »

 

Au final ça donne un livre intéressant, rempli de slang qui le rend authentique mais plus compliqué à lire pour l’étranger que je suis. James Lee Burke parvient brillamment à nous transmettre une tranche d’histoire de la Louisiane et nous faire comprendre le difficile équilibre qui régit les rapport humains là bas. Ses personnages sont physiquement bien décrits mais à part Légion Guidry plutôt pauvres en termes de personnalité. Un bon livre, pas le meilleur qui ne vous fera pas perdre votre temps si vous aimez l’auteur.

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