Berezina. Sylvain Tesson

Publié le par Tactile

Dans ce récit d’aventure, Sylvain Tesson retrace le parcours épique de la retraite de 1812 de Napoléon en Russie. À l’occasion du bicentenaire de l’anniversaire de cette terrible déroute il décide d’embarquer à moto avec des amis Russes pour un voyage de Moscou à Paris.

Les Russes, d’abord goguenards, avaient fini par considérer avec admiration ce Parisien qui ne voulait pas laisser mourir la seule usine de précision de ce pays d’approximation et qui bataillait pour que le pouls des Raketa batte encore au poignet des Moujiks.

L’idée est de suivre un parcours historique tout en cherchant le point de contact quantique, cet endroit où 200 ans auparavant l’Empereur été passé ou avait séjourné. À Maloyaroslavets le 19 octobre 1812, une armée 600 000 hommes battait retraite sous les salves des soldats de Koutouzov.

En Russie, l’art du toast a permis de s’épargner la psychanalyse. Quand on peut vider son sac en public, on n’a pas besoin de consulter un freudien mutique, allongé sur un divan.

Tout a été pensé pour rendre hommage à la Grande Armée de Napoléon : la bicorne, le trajet, les livres historiques et l’arrivée aux Invalides. Pour se déplacer : des Oural, robustes moto side-car cosaques, inépuisables mais lentes.

Les gars ! Dis-je, rien n’arrêtera notre Oural, pas même ses freins !

Tesson et ses compagnons partent eux le 2 décembre 2012 pour 13 jours de voyage pour arriver pile le même jour que Napoléon à Paris. Ils pilotent dans un froid polaire qu’il faut combattre avec des épaisseurs de vêtements et de la vodka.

« Assoupi depuis des siècles, le vieux peuple n’avait jamais manifesté contre le joug du tsar l’énergie qu’il mettait à châtier l’envahisseur. C’était une constance qui perdure aujourd’hui : ce que le Russe fait subir au Russe ne regarde que le Russe et gare si l’étranger s’en mêle... »

Tesson montre toute son admiration pour l’Empereur qui avait presque réussit à unir l’Europe sous sa coupe. Si il loue ses qualité de chef il n’en oublie pas le drame humain résultant du mépris de Napoléon pour la météo, même celle de Russie.

« Je pilotais en gestion de crise. Et une voix intérieure me susurrait : c’est comme cela que tu vis depuis quarante ans, mon pauvre pote. »

Les soldats napoléoniens ont souffert le martyr de Bérézina jusqu’à Paris que seule trois dizaine de milliers d’hommes arrivèrent à rejoindre. Ce récit est un hommage très documenté sur la souffrance des hommes et l’entêtement d’un Empereur à  la dérive.

« Quand le corps se meut, l’esprit vagabonde, la pensée explore des recoins intouchés. C’est une loi que connaissent les professionnels de la cavale : camionneurs, clochards et randonneurs. »

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article