Homage to Catalonia. George Orwell

Publié le par Tactile

Entre décembre 1936 à mai 1937, Orwell participe à la guerre d’Espagne dont il retire un livre hommage à cette période nouvelle ainsi qu’à la région Catalane. Dès les premières pages il nous explique son choix.

« I had come to Spain with some notion of writing newspaper articles, but I had joined the militia almost immediately, because at that time and in that atmosphere it seemed the only conceivable thing to do. »

La guerre civile espagnole oppose le front Républicain très à gauche et les nationalistes putschistes de Franco à l’extrême droite. Ce conflit revêt une dimension internationale avec Hitler et Mussolini qui soutiennent le fascisme et l’URSS ; la Grande Bretagne et la France du côté des républicains de gauche dotés d’une Brigade Internationale de 35 000 volontaires de 50 nations.

« Above all, there was a belief in the revolution and the future, a feeling of having suddenly emerged into an era of equality and freedom. Human beings were trying to behave as human beings and not as cogs in the capitalist machine. In the barbers' shops were Anarchist notices (the barbers were mostly Anarchists) solemnly explaining that barbers were no longer slaves. In the streets were coloured posters appealing to prostitutes to stop being prostitutes. »

Orwell décide de s’engager auprès de la milice du POUM, un groupe républicain très mal doté en armes mais qui mène un changement sociétal profond en Catalogne. A Barcelone, sous contrôle anarchiste, les règles ont changé et les puissants rasent les murs. Finit les « señor » ou « don » qui marquent la différence de classe sociale : tout le monde est « camarade ». Les biens sont collectivisés, les églises utilisées comme latrines publiques et les bourgeois spoliés de leur richesse.

« And still nothing happened, nothing ever looked like happening. 'When are we going to attack? Why don't we attack? were the questions you heard night and day from Spaniard and Englishman alike. »

Envoyé sur le front de Saragosse, Orwell découvre une ligne figée dans les tranchées en une situation de guerre de position apathique. Personne ne s’entretue vraiment : les armes et les munitions sont inefficaces et on meurt d’ennui plus que de balles. Dans les camps on manque de tout : de bois pour se chauffer, de nourriture pour se battre et de munitions pour tuer. Cette situation semble identique dans le camp d’en face.

« To the Spanish people, at any rate in Catalonia and Aragón, the Church was a racket pure and simple. And possibly Christian belief was replaced to some extent by Anarchism, whose influence is widely spread and which undoubtedly has a religious tinge. »

De retour à Barcelone depuis le front, Orwell découvre une ville changée. L’anarchisme a laissé place au communisme financé par l’URSS et l’ennemi n’est plus tant le fasciste mais le libertarien. Différents épisodes troubles prendront place dans la capitale catalane et tous jouent le jeu de la désinformation. Dans le même temps la révolution s’affaiblit : retour des classes sociales, répression de la police, capitalisme de circonstance, vouvoiement…

« One had been in a community where hope was more normal than apathy or cynicism, where the word 'comrade' stood for comradeship and not, as in most countries, for humbug. »

Grâce à cette œuvre, Orwell donne sa version des faits et essaie de contredire les versions officielles diffusées à l’international. On en apprend aussi beaucoup sur les principes anarchistes et l’influence de l’URSS Staliniste contre les trotskistes. Depuis toujours les capitalistes préfèrent le fascisme à n’importe quel mouvement de gauche. On se rend aussi compte que l’Homme est capable de foutre en l’air les plus belles de ses créations dès lors qu’il replonge dans l’égoïsme de la possession individuelle. Historique !

« For the Spanish militias, while they lasted, were a sort of microcosm of a classless society. In that community where no one was on the make, where there was a shortage of everything but no privilege and no boot-licking, one got, perhaps, a crude forecast of what the opening stages of Socialism might be like. »

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